22.7.06

Les enjeux personnels


L’agression de l’armée israélienne contre le Liban ne devrait étonner que les aveugles et les hypocrites. Ce n’est pas ce ennième acte barbare qui attesterait de la nature véritable de cet Etat de plus en plus ennivré de sa propre force. Il va de soi qu’Israël ne pouvait se permettre une telle arrogance au mépris du droit international, s’il ne comptait pas sur la complicité de la puissance américaine et la lâcheté de la vieille Europe et des régimes arabes transformés à l’occasion en chiens de garde contre leurs populations respectives. Au-delà des enjeux géopolitiques et stratégiques régionaux, cette guerre livrée par une armada ultramoderne contre un petit pays prouve si besoin est la véritable nature du projet que l’Amérique et son comparse local tentent d’imposer au monde arabe et musulman.
Mais au-delà du sentiment de révolte légitime que nous inspire cette guerre d’agression, il est temps de réduire à néant les idées reçues qui participent de la même logique de guerre, psychologique et idéologique, véhiculées par des médias occidentaux complices d’une entreprise d’asservissement des esprits et de contrôle social maximal. Plus particulièrement, quand elles sont véhiculées par des intellectuels et des médias arabes, ces idées reçues deviennent carrément des freins à la mobilisation des ressources sociales, politiques et militaires contre le projet colonial, raciste et expansionniste d’Israël.
Première idée reçue : en s’attaquant à l’armée israélienne, le Hezbollah lui a donné un bon prétexte pour lancer son offensive contre le Liban. Pareille idée tente d’accréditer la propagande israélienne qui prétend réduire la crise à un bras de fer entre Israël et le Hezbollah. Pareille allégation ne résiste pas un instant à la dure réalité des faits quand on voit à quel point les infrastructures de base libanaises sont visées par les bombardements israéliens, ce qui atteste que l’enjeu de cette guerre d’agression est plus large.
Mais le plus grave dans cette idée reçue est la tentative sournoise de découpler une force de résistance éminemment patriotique, malgré l’étroitesse sociale et idéologique de certaines de ses composantes, du contexte national libanais comme si le Liban ne pouvait être représenté que par les forces sociales et politiques (à l’instar des Forces Libanaises) qui acceptent de reconduire sous une nouvelle forme le mandat français en tournant le dos à son appartenance civilisationnelle et géopolitique régionale.
Qu'Allahou Ta3ala aide nos frères du monde entier !